Les amulettes des trolls

Les rares trolls habilités à pratiquer la magie sont appelés chamans (au Delpont et au Darshan) ou sorciers (ailleurs). Leurs pouvoirs consistent, comme indiqué dans le livre de règles, à réaliser des décoctions à boire, à infuser ou à fumer et dont les effets sont aussi variés que difficilement reproductibles. Les trolls sont toutefois capables de réaliser d'autres prouesses magiques : des amulettes.

Les amulettes sont très courantes chez les trolls. Ils les portent le plus souvent en collier autour du cou : dents fétiches, plumes fossilisées, cailloux gravés ou bouts de bois sculptés. Chaque amulette protège son porteur (pas nécessairement un troll) d'un et d'un seul pouvoir. Attention, il ne s'agit pas de généraliser. Une amulette protégeant contre l'apparition de furoncles ne protégera pas contre l'apparition de boutons de pus. De même, une amulette protégeant contre les chutes de pétaures ne protégera pas du tout contre les chutes de chaumières.

Il existe deux méthodes pour réaliser une telle amulette, lorsque l'on est un sorcier troll. La première est appelée aléatoire. Le troll mélange toute une série d'ingrédients bizarres et difficiles à trouver dans une marmite, puis y plonge l'objet à enchanter. Au bout d'une nuit de macération, l'objet est théoriquement enchanté. Mais puisqu'il s'agit de la méthide dite aléatoire, nul ne sait de quel pouvoir elle protège. En gros, le maître du jeu tirera au sort le pouvoir en question et n'en dira rien au joueur. L'amulette ne le protégera que lorsque le pouvoir en question sera effectivement lancé.

La seconde méthode est dite "cognitive" et postule du fait que le chaman ou le sorcier savent quel est le pouvoir que l'on veut contrer. Elle est nettement plus difficile à mettre en oeuvre, car il faut impérativement se procurer un oeil d'un humain possédant le dit pouvoir. Ce en plus des ingrédients habituels. Sinon, le reste du procédé est identique.

Le pouvoir d'une amulette n'est pas éternel. Il s'épuise. En fonction de la qualité et de la quantité des ingrédients de la décoction, elle sera chargée de plus ou moins de points de magie. Lancez 1d100. Le résultat indiquera le nombre de points de magie que l'amulette peut absorber avant d'être épuisée. Redevenue un simple objet, l'amulette peut bien entendu faire l'objet d'un nouvel enchantement, mais il faut tout reprendre depuis le début.

Dans les deux cas, le chaman ou le sorcier doivent réussir un test en Concentration pour prononcer les bonnes formules au moment de l'enchantement (lorsque l'amulette est retirée de la marmite). En cas d'échec, l'enchantement échoue.

Petite précision, toutefois.

Les points de magie absorbés sont ceux utilisés par celui qui utilise le pouvoir contré. On l'a vu dans les règles, un utilisateur de magie peut choisir de dépenser plusieurs points en fonction de l'intensité souhaitée.

Imaginons la scène suivante :

Haggar Dunor, le valeureux marin, tente d'utiliser son pouvoir - provoquer une diarrhée carabinée - sur un troll protégé par une amulette appropriée. L'amulette dispose d'une réserve de 12 points de magie. Le marin, désireux d'éviter un combat à l'issue bien trop certaine, dépense tous les points de magie qui lui restent : soit 15 points. Il espère ainsi clairement se débarrasser du troll assez longtemps pour pouvoir prendre la fuite... L'amulette encaisse la plus grosse partie du pouvoir magique mais laisse passer trois points après avoir été vidée de son potentiel de protection. Le troll commence à sentir ses entrailles se tordre suite à l'impact magique d'une valeur de trois points... Il échappe au pire mais Haggar Dunor a le temps de s'éclipser.